Paulina est une hors-la-loi: défiant l'interdiction au Chili de planter du cannabis, elle en cultive et n'est pas prête de s'arrêter, ravie des effets bénéfiques qu'elle dit constater sur sa fille Javiera, épileptique.
"Je n'ai pas d'autre choix", confie à l'AFP Paulina Bobadilla, convaincue d'avoir pris la bonne décision en se lançant dans la culture de cette drogue douce pour traiter l'épilepsie réfractaire (résistante aux médicaments) et la sclérose tubéreuse (maladie causant des tumeurs bénignes) de sa fille de 11 ans. Dans le patio de sa maison, cette femme de 38 ans et présidente de la fondation "Maman cultive" - qui rassemble près de 600 mères cultivant de la marijuana pour soigner leurs enfants -, a dix plants de cannabis, de différentes souches.
Paulina vient de faire la récolte, et s'en suit un processus artisanal: en mélangeant la résine de la plante avec de l'huile d'olive, elle obtient une huile qu'elle administre sous forme de gouttes à Javiera depuis ses cinq ans, avec des résultats remarquables, assure-t-elle.
"En une semaine, tous les signes d'agressivité ont diminué. Jusque-là, nous n'avions plus l'envie ni la force d'avancer, et cela nous a apporté une lueur d'espoir après tant de temps à souffrir", raconte Paulina.
Diagnostiquée à l'âge de huit mois, Javiera était secouée au quotidien de convulsions et s'infligeait des blessures, allant jusqu'à s'arracher les ongles.